jeudi 3 juillet 2014

America Latina Part 2 : BOLIVIA !

Album photo : cliquez ici !

Après un premier passage 3 ans auparavant, nous voilà de retour en Bolivie. Au programme : On retrouve Anne-So et Benoit (cousins de Laurent) dans le sud pour partir à la découverte du salar d’Uyuni et des lacs colorés, puis on remonte à La Paz des étoiles pleins les yeux avec le désir de ‘faire un 6000’. De là, chacun reprend sa route. Eux en direction du Pérou et nous, nous redescendons tranquillement en direction de l’Argentine avec un arrêt dans l’ancienne ville coloniale de Sucre et Potosi pour visiter les mines.
La Bolivie sera sous le signe de l’altitude. Nous avons passé 2 semaines à osciller entre 3000 et 6000 (pour certains) d’altitude. On s’en rend bien compte avec le froid et l’essoufflement dès que nous montons les rues.
Souvenirs de ces 2 superbes semaines boliviennes :




UYUNI & CO
Parti de San Pedro de Atacama (Chili) nous avons rempilé pour 10 heures de bus pour rejoindre Uyuni (Bolivie). Nous avions bien cru que nous n’arriverions pas à rejoindre la Bolivie à cause de blocages de routes qui duraient depuis 2 semaines. Le chargement du bus prend un temps fou. Toutes les télés à charger et autres appareils ménagers ne rentrent pas. Finalement ce sera dans l’allée centrale qu’on casera une partie du chargement et même des passagers. Tout ça nous donne un air de déjà vu asiatique, caca de chiot dans l’allée centrale en prime. Le paysage est désert et montagneux. On aperçoit déjà la Cordillère de Lípez que l’on va découvrir plus tard dans notre périple. Après le passage de la frontière chilienne, au milieu de nul part, le changement de bus est organisé. Ce bus est plus adapté au chargement bolivien et on met sur son toit toute la marchandise. Qui dit passage bolivien, dit aussi fin de la route goudronnée… retour aux routes en terres dans des bus aux suspensions douteuses. Le bus prendra même les côtes en marche arrière pour avoir plus de puissance avec la traction avant. Bref, changement de décor, bienvenidos a Bolivia !

Arrivés à Uyuni, on se fait surprendre par le froid. Ça caille dans notre chambre et prendre une douche bien que chaude relève du supplice. Pas moins de 7 couvertures et nos bonnets nous maintiennent au chaud pendant la nuit. Résultat : Laurent attrape une bonne fièvre. Merci aux antibiotiques qui l’élimineront en 24hrs. Coup de chance, cela est tombé avant l’arrivée d’Anne-So et Ben. Concernant la ville d’Uyuni : rien d’extraordinaire. Ce qu’on a adoré c’est manger au marché (bon repas convivial avec les locaux et pour 1,2 € par tête) et se faire des grands jus d’orange frais dans la rue (pour 40ct…record à battre). En quelques sortes c’était un bon lieu de convalescence malgré le froid.

Juste remis sur pied, nous voilà enfin tous les 4 réunis ! Départ imminent le lendemain pour 3 jours de 4x4 à découvrir les incroyables paysages de la région d’Uyuni, son altiplano et la cordillère de Lípez. Voici donc Sofía, Benito, Estela y Lorenzo en route avec notre super chauffeur Lino. Nous avons choisi l’agence Empexsa pour la renommée de ce chauffeur. Autres options retenues : privatisation de la voiture pour être juste entre nous (et heureusement car à 7 dans le 4x4 ça n’aurait pas été une partie de plaisir), et nous avons décidé de faire le circuit à l’envers pour tenter d’être seuls sur les lieux (ça a pas mal marché). On n’a pas regretté ces choix, même si malheureusement nous n’avons pas fini le circuit avec notre chauffeur du fait d’un problème technique.
  • 1er jour : visite du village de San Cristobal, paysages désertiques parsemés de lamas et vigognes, la fameuse ‘laguna colorada’ qui est supposée être dans les rouges sangs mais qui ne l’était malheureusement pas tant que ça ce jour-là, et enfin nuit dans un refuge où nous attendions un -20 à l’extérieur, mais finalement il ne fit que -10 (oufff !)
  • 2ème jour : levé aux aurores pour aller voir les geysers, suivi de la ‘Laguna verde’ qui comme la précédente ne nous a pas fait honneur de son beau vert ce jour-là, petit bain à 35° dans les thermes, découverte de beaux flamants roses sur le lac Hedionda, le majestueux arbre de pierre, encore d’autres lacs entourés de volcans. Puis au moment de se diriger dans un petit village où nous attendait notre super hôtel de sel avec chambres individuelles et salle de bain perso, le roulement d’une roue a lâché… Résultat : Obligés de s’arrêter avant, tout de même dans un hôtel de sel mais moins bien que ce que nous devions avoir, notre chauffeur et notre 4x4 resteront bloqués le temps de la réparation. Nous parcourons donc notre dernière journée accompagnés d’un nouveau chauffeur. On a perdu au change, mais ce sont les aléas de la méca !
  • 3ème jour : l’immense salar de Uyuni, sa fascinante ‘isla de Pescado’ - île aux cactus géants et millénaires qui émerge du salar, les monticules et processus de fabrication du sel, l’étonnant cimetière de train, et rentrés juste à temps à Uyuni pour assister au match France-Suisse (5-2). 
En bref : on a adoré passer du temps tous les 4 à travers ce paysage aride qui offre des points d’intérêts détonants. 2 regrets : ne pas avoir eu notre guide Lino avec nous jusqu’au bout et ne pas avoir vu les couleurs des lacs colorés.
Pendant ces chouettes journées passées ensemble est né un nouveau projet : et pourquoi pas remonter ensemble à La Paz et ‘se faire un 6000’. Pour Benito c’était un rêve, pour Estela y Lorenzo c’était dans la ‘to do list’ du voyage, pour Sofía ni l’un ni l’autre, mais pour le bonheur de son homme a refait une partie du programme pour exaucer son rêve. Nous voilà donc tous les 4 partis pour une nuit de bus en direction de La Paz, avec déjà pas mal de sommeil en retard, on accentue la chose… nous n’avions pas pris en compte que la route était de terre pendant les ¾ du voyage….En gros presque pas dormi sauf Sofía qui a eu une incroyable capacité de sommeil en toutes circonstances.


LA PAZ, PAS SI PAISILE QUE ÇA…
Après notre secouante nuitée dans le bus nous voici dès 8h du matin emportés dans la tournante du 6000. Nous avons jeté notre dévolu sur le Huayna Potosí, dont le sommet culmine à 6088m, et qui est apparemment ‘le 6000’ le plus accessible au monde. L’agence que nous avons choisie est venue nous chercher au terminal de bus. On vide nos sacs, prépare nos affaires pour les 3 jours à venir et en voiture !

Départ de la cuvette de La Paz (qui s’étage de 3200 à 4000m) pour arriver à notre premier refuge à 4800m. Sur la route on redécouvre cette ville de topographie si particulière : la ville de briques s’étend sur l’altiplano (ville El Alto) et donne la sensation de se jeter dans un immense canyon encaissé tel un troupeau sauvage dans un précipice. Pas un mètre carré n’est épargné. Et le centre névralgique de cette ville est au fond de cette cuvette. On vous laisse imaginer les rues en pentes, l’étroitesse des routes où piétons, véhicules et marchés de rues se partagent l’espace, les pots d’échappements qui fument en gravissant les côtes…
  • Arrivés de bonne heure à notre refuge nous attaquons notre première journée d’acclimatation. Au programme : balade sur un glacier pour essayer notre matériel (crampons et piolets) et escalade d’une paroi de glace, 12hrs de sommeil (fallait bien récupérer un moment ou un autre). Petite anecdote : pendant cette nuit le vent était fort et il neigeait (ce qui ne présageait rien de bon pour le lendemain). Estelle voulant aller faire une petit tour aux toilettes en pleine nuit (les toilettes sont dehors ce qui est déjà un acte héroïque de se motiver), s’est retrouvée enfermée dehors…pas cool. 
  • Le lendemain nous préparons nos sacs avec tout le matériel pour une petite mais bien costaude ascension de 300m. Bien arrivés à notre deuxième refuge (voui, voui, on n’est pas en mode gros warriors à dormir en tente), c’est là que se gâte la situation pour 2 d’entre nous. Tout d’abord c’est Don Benito qui a probablement chopé la même fièvre que Laurent et qui a décidé d’être au plus haut ce moment-là. Redescente obligatoire au premier refuge dès que nous sommes arrivés. Don Benito va passer un mauvais quart d’heure jusqu’à ce que la fièvre disparaisse (-1, snifff…). Ensuite c’est señora Estela pour qui l’altitude aura raison d’elle pendant la nuit. Maux de têtes, nausées, étourdissements, saignements de nez, impossible de dormir…Au petit réveil à minuit pour commencer l’ascension pas d’autres options que de déclarer forfait (-2, sniff…). 
  • C’est donc señora Sofía (qui a une fois de plus encore fabuleusement dormi) et don Lorenzo, tous deux pur-sang Dubois (preuve de robustesse génétique), qui partent pour 5hrs d’ascension de nuit. Les conditions sont idéales : magnifique ciel étoilé et pas de vent ! Un beau contraste avec la veille. Une bonne boule de feuilles de coca bien calée dans la joue aide à la montée qui se passe bien. La dernière heure est plus que fastidieuse. La motivation est là, l’envie d’y arriver pour les 2 absents dope les esprits. L’arrivée au sommet est pleine d’émotions. La vue est fabuleuse : lever de soleil, l’étendue de la ville, la chaîne de montagne, le lac Titicaca et l’ombre que dessine le sommet sur l’altiplano sont à couper le souffle (déjà bien court)! Bravo à nos 2 champions !
Après on rembobine le scénario: retour au 1er refuge, retrouvailles avec Benito, retour à La Paz, on refait les bagages et nos routes se séparent. Sofía et Benito filent pour le Pérou tandis que de notre côté nous restons 2 jours de plus pour profiter de La Paz et décider de notre programme.
On a aimé retrouver les quartiers et les marchés où nous nous étions baladés 3 ans auparavant, on a repris le même hôtel (toujours aussi vieillot et kitsch), et on en a profité pour se poser après ce rythme effréné que nous ont fait vivre Anne-So et Ben. ;-)

VILLE COLONIALE DE SUCRE, MINES DE POTOSÍ 
Allez, on se lance, redescente progressive vers l’Argentine. Progressive car disons-le Estelle commence à en avoir un peu ras la casquette des longs trajets de bus. Et puis on est là pour voir du pays !
On retient donc l’option : une nuit dans le bus, visite de Sucre, bus, arrivée tardive à Potosí.

Sucre est en effet une belle ville de style coloniale. Cependant les visites sur place ont été limitées car la plupart des lieux étaient fermés. Rapide passage aussi sur son marché où nous avons pris l’option piquenique avec fromage local et énorme coupe de fruit-yaourt-fruits secs. Ah oui, un détail qui a son importance, Sucre est la capitale constitutionnelle de la Bolivie, La Paz est la capitale administrative. Note aux accros du jeu pays-capitales : précisez les règles !

Arrivés à Potosí nous faisons la rencontre de Céline et PF avec qui nous avons échangé sur nos aventures respectives de voyageurs. Le lendemain, visite de la mine. Nous retrouvons un couple de Français d’une quarantaine d’années rencontré à l’occasion d’une visite à Sucre. Notre petit groupe part pour 4 heures de visites dont plus de 2 bonnes heures à arpenter et ramper dans les veines de ce volcan creusées depuis le 16e siècle. Aujourd’hui cette mine est de loin le plus troué des gruyères que nous puissions trouver, et malgré les secousses des explosions au TNT ne cessent pas. Flippant. Nous avons rencontré des mineurs et avons pris le temps d’échanger. Il y en a qui sont là à vie, d’autres qui font ça en plus de leurs études. Pour ceux qui en feront leur métier principal leur moyenne d’espérance de vie tourne autour de 45-50 ans. Dans la mine nous avons aussi fait la rencontre d’un Tío, dieu protecteur de la mine qui veille sur les mineurs et assure la fertilité des extractions. Tout un rituel est fait chaque semaine pour lui rendre hommage et lui demander protection. Les offrandes se constituent de feuilles de coca, de cigarette et de l’alcool à 90° que les mineurs boivent. Tous les mineurs que nous croisons ont une joue gonflée, tel des hamsters, des 300 ou 400 feuilles de coca qu’ils chiquent comme unique source de nourriture et d’énergie de la journée. Pas de pause, pas de nourriture solide, pas de lumière, des températures allant d’un extrême à un autre en fonction des profondeurs, de la poussière tout le temps, une odeur tenace que l’on a su qualifier, les détonations des explosions des autres veines ressenties, des tonnes de minerais extraits, portés et poussés sur les petits wagons…bref, les conditions de travail et de vie y sont d’une grande pénibilité. Nous étions impatients d’en sortir… Une semaine après cette expérience, les vêtements que nous portions sont encore imprégnés de l’odeur de la mine.


EN VRAC :
Dans la catégorie en vrac nous souhaitons partager les petites choses que nous avons aimées de la Bolivie tout au long de notre échappée :
- Tout d’abord nous avons adoré la Bolivie et surtout retrouver toutes ces ‘mamitas’ en vêtements traditionnels. La tradition est grandement conservée et il ne faut pas s’étonner de croiser des petits stands de rues où de veilles femmes en habits traditionnels vendent des objets high-techs. Pour se faire une idée de l’habit traditionnel imaginez une femme revêtant 7 jupes colorées mises l’une sur l’autre, un petit pull moulant à épaulettes, une paire de collants beiges, chaussée de coquettes sandales noires quelle que soit la météo, bien emmitouflée dans un châle à franges, raie au milieu, cheveux tirés en arrière avec 2 longues nattes arrivant aux reins dont les nœuds sont ornés de pompons. En guise de sac, ce sera un grand tissu coloré de laine dans lequel on retrouvera effets personnels, marchandises ou bébé porté comme un baluchon sur le dos. Et pour couronner le tout (au sens propre), un petit chapeau melon-haute forme posé en équilibre sur leur tête. Comme nous disait notre chauffeur Lino d’Uyuni : « avec une tenue comme celle-ci vous feriez un tabac en France ». Hummmm, reste à voir…
- Une autre chose nous a frappée en Bolivie : c’est l’importance des femmes dans le monde du travail. Elles tiennent les boutiques, les stands en tous genres, les restos de rues ou toutes catégories sociales s’arrêtent. On les voit travailler dans les champs, agents de circulation ou réparer les routes…et toujours en habit traditionnel !
- Et n’oublions pas de citer : les Mmes et Mrs jus d’orange qui les pressent sous vos yeux (on a fait notre cure de vitamine C !), les rôtisseries où l’on vous sert un énorme et bien cuit poulet-frite, les petits restaurants de marché ou de rue où l’on vous sert un bon repas équilibré et tout cela pour 3 francs six sous.
- L’accueil et les bonnes manières. Encore une fois, les boliviens ont été très accueillants avec nous. Et chose qui nous a d’autant plus surpris, ce sont leurs bonnes manières. Même les petits marchands ambulants les plus humbles vous accueillent avec sourire, vous remercient avec chaleur et de gentilles attentions lorsque vous leurs achetez quelques choses. Ils sont toujours disposés à vous guider et conseiller sans intérêts derrières et avec plaisir ! Ils vous envoient même la bouche en cœur chez leur concurrent car ça répond mieux à votre besoin. Trop drôle.
- Resituons un peu la Bolivie : c’est le pays le plus pauvre d’Amérique Latine. Qui dit pauvreté dit retour à des conditions plus roots, aux petits stands de rues dans tous les sens. Comme à notre habitude nous privilégions ces endroits pour manger et nous retrouvons dans des endroits surprenants avec les locaux. Et tout ça sans jamais tomber malade ! On précise cela car dès notre passage en argentine nous sommes allés nous rassasier dans des endroits touristiques et nous sommes tous les deux tombés malades ! Ironie de l’histoire.

Voilà, la Bolivie c’est fini. Nous revoilà dans un bus de nuit en direction de la frontière argentine. A nous les ‘alfajoles’ ‘mate’ et la bonne viande de bœuf !
A très vite pour la suite: Argentine (programme en cours de construction), brésil et.... retour.
E&L

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